La prise en compte des enjeux
La prise en compte des enjeux environnementaux
Qu’a-t-on observé ?
Des habitats herbacés – env 90 ha conscernés
Pelouses calcaricoles sèches : habitat hérité de la tradition agro-pastorale menacé par la dynamique d’embroussaillement naturel par le genévrier commun. Habitat a richesse floristique et faunistique.
Pelouses calcaricoles très sèches : mosaïque de végétation et dalles rocheuses dominées par des espèces annuelles éphémères comme le Sénéçon du Rouergue, la Sabline des Chaumes et la Véronique des Chaumes. Le Séneçon présent sur ce milieu a été favorisé par la mise en place d’une mesure agricole environnementale (MAEC) par l’exploitant actuel depuis 2019. Cette mesure sera maintenue au cours de l’exploitation du parc agrisolaire.
Un habitat arbustif – env 10 ha concernés
Formation végétale arbustive largement dominée par le Prunellier qui colonise les espaces ouverts et s’associe avec le Noisetier en lisière de chênaies.
Un habitat arboré – env 15 ha concernés
La chênaie pubescente thermophile présente au sud est un habitat très présent sur les causses, de formation jeune et en expansion due à l’abandon de pâturage. Une végétation l’accompagne et donne place à la présence de Véronique en Epi, L’Hypsope ou encore l’Epiaire d’Héraclée.
La chênaie avec chêne pédonculé présente au nord de formation plus ancienne avec un sousbois dominé par le noisetier.
Invertébrés
Une liste de 116 espèces d’invertébrés a été dressée, dont la plupart sont communes à très communes. On note ici l’absence d’espèces protégées et seulement 3 espèces à enjeu sur les 7 déterminantes ZNIEFF dont le Nacré de la Filipendule, l’Hermite et le Miroir.
Reptiles
2 espèces de reptiles parmi les plus communes de France à savoir le lézard des murailles et le lézard à deux raies.
Oiseaux
La diversité du milieu accueille 59 espèces dont une majorité d’espèces nicheuses. 7 espèces sont retenues comme présentant un enjeu au sein de la zone d’étude. Le Circaète Jean-le-Blanc, le Grand-duc d’Europe, l’Engoulevent d’Europe et l’Alouette Lulu ont un enjeu faible. La Pie-grièche écorcheur (3 ou 4 couples présents sur les milieux ouverts), l’OEdicnème criard (un seul individu vu qu’une seule fois) et le Torcol fourmilier (en milieu boisé en limite nord de la zone d’étude) présentent un enjeu modéré.
Mammifères
22 espèces de chauves-souris ont été recensées. La zone d’étude héberge une quinzaine d’arbres à gîtes favorables aux chauves-souris, la présence de corridors de transit sous la forme des haies arborées mais sont peu fréquentés. La zone d’étude est un territoire de chasse peu favorable. Aucun autre mammifère n’a été recensé.
Définition de la zone d'implantation du projet
Cette expertise détaillée des milieux et des espèces a permis d’orienter les choix sur la définition plus précise de la zone d’implantation du projet agrisolaire, à savoir :
- L’exclusion de la quasi-totalité des pelouses calcaricoles sèches et leur faciès d’embroussaillement en Genévrier et pruneliers, habitat favorable à la Sabline de Chaumes et à la Véronique en épi.
- L’exclusion des espaces boisés de chênaies thermophiles au nord et au sud, habitat favorable à la Véronique en épi et aux noisetiers.
- Le maintien de la haie arboricole en bordure de parcelle céréalière, corridor favorable au transit des chauve-souris et 14 arbres à gîte sur les 15 identifiés.
- Le maintien de nombreux pieds de Séneçon du Rouergue (présents en grand nombre grâce à une mesure d’accompagnement environnementale et climatique mise en place en 2019 par l’exploitant) et de Sablines des Chaumes.
En complément de ces secteurs d’évitement, et sur l’ensemble de la zone d’implantation retenue les broussailles et des genévriers seront conservés à hauteur d‘environ 40 cm (phase travaux). Cette mesure favorise la présence de la petite avifaune nicheuse, comme la Pie-Grièche écorcheur et le maintien des graines de fleurs sur le site.
En totalité c’est une surface d’enjeux environnementaux de près de 55 ha qui a été évitée dans la définition du projet.
Les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC)
L’exploitant s’est engagé depuis 2019, et ce pour une durée de 5 ans, à la mise en place de MAEC dans le cadre du Plan AgroEnviornnemental et Climatique pour maintenir des zones à vocation pastorale ouvertes, tout en favorisant la conservation de la diversité des milieux environnementaux présents sur le Causse.
Le Sénéçon de Rodez (du Rouergue) est une des espèces pour lesquelles ces mesures ont été très bénéfiques. En effet, la conduite agricole de pâturage sur le sud de la zone d’étude a permis la réouverture des milieux ligneux et embrousaillés et favoriser la dispersion de l’espèce floristique protégées.
Cette mesure, résultante de la consuite d’élevage actuelle, a vocation à être maintenue.
La prise en compte des enjeux paysagers
La zone d’étude s’inscrit dans un écrin paysager de prairies ouvertes rythmées par la présence de nombreuses haies arbustives et arborées de frênes, chênes et noisetiers.
A proximité immédiate du projet (<1km)
- Depuis la D27, au sud du projet, les ouvertures sur le site sont limitées. Les visibilités seront partielles et cadencées par la végétation arborée de bordure de route.
- Pas de visibilité envisagée depuis la RD904.
- Depuis la lisière bâtie nord de Cadayrac,
- depuis la lisière ouest du hameau de Causse,
- depuis St Antonin et
- depuis les Boutets, en vue plus lointaine, quelques habitations ont des vues partielles et filtrées sur le site d’implantation.
- Seules les casernes de Ferrals à l’ouest disposent d’une vue plus dégagée sur le nord du secteur d’étude.
A cette échelle, aucun point de vue permettra d’avoir une vision générale du projet.
La topographie du site bloque les vues sur la zone d’étude depuis le sud.
Dans un périmètre de 1 à 2 km maximum, le projet sera perceptible depuis des points hauts du relief.
Le lieu-dit de Ronne offre une vue dégagée en direction du nord-nord-est, et la petite route secondaire de ligne de crêtes au nord nommée « Mouret » offre une vue ouverte vers le sud.
Depuis ces points le projet pourra être perçu dans sa globalité. Cependant la présence des boisements et des haies garantit une bonne intégration visuelle du projet dans son environnement paysager proche.
Afin d’améliorer l’intégration du projet et de limiter les visibilités potentielles depuis :
- Les casernes, la plantation d’une haie diversifiée est envisagée. Elle aura pour vocation de préserver la vue paysagère mais aussi de favoriser la biodiversité.
- Les habitations de Cadayrac, la haie arborée en limite sud du site sera conservée et un recul des premiers aménagements est prévu. En effet les premiers panneaux seront à environ 210 mètres de la maison la plus proche.
De manière générale à l’approche du site, l’implantation sera masquée en grande partie par la végétation et la topographie du site.